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Apéro ciné – Il reste encore demain
C’è ancora domani
de Paola Cortellesi
En Italie, ce film consacré aux violences conjugales s’est approché des 5 millions d’entrées. Au-delà de ses qualités artistiques, Il reste encore demain est sorti depuis un mois quand un fait divers tragique se produit en Italie : le féminicide d’une étudiante de 22 ans, tuée par son ancien compagnon. L’émotion que suscite ce crime dans tout le pays, la couverture médiatique qui en est faite et les débats qui en résultent rentrent en résonnance avec les nouvelles et avec la société italienne actuelle, meurtrie par les féminicides et le patriarcat omniprésent.
Pourtant, ce film, conduit avec vitalité, illuminé d’instants de folle gaieté, teinté d’une ironie quasi burlesque, a le mérite de laisser entendre, au milieu des vieilles voix du passé, l’espoir d’un avenir meilleur.
En partenariat avec le Collectif La Voix des femmes.
Extrait de Konbini:
Preuve de la nécessité de ce genre de film : depuis sa sortie, Il reste encore demain est diffusé dans des classes italiennes, à l’endroit même où l’éducation sexuelle n’a jamais fait partie des programmes scolaires – le gouvernement de Giorgia Meloni s’est récemment prononcé contre son intégration. L’Italie est bonne dernière ses voisins de l’UE, avec son taux d’emploi des femmes qui gravite autour de 51 % (INSEE, 2022). La culture de la lutte s’est délitée pour n’être qu’un vestige aujourd’hui. Bref, dans un pays où l’on n’a abrogé le crime d’honneur – la peine de l’auteur du féminicide est réduite si sa femme était adultère – qu’en 1981, les avancées féministes se font rares. « Dans les années 1960 et 1970, les femmes ont acquis la majorité de leurs droits, mais depuis, ça stagne », ajoute Carolina Simoncini, maîtresse de conférences à l’université Lyon 3.
Face à la popularité du mouvement ces derniers mois, la très conservatrice Meloni s’est vite sentie contrainte de qualifier Il reste encore demain de « film courageux et stimulant », une position qui vient nourrir le discours faussement féministe enclenché depuis son accession au pouvoir. Mais dans les actes, rien n’avance. « Les mesures qu’elle prend sont faites surtout pour les mères plutôt que pour les femmes en général », soutient Carolina Simoncini.
Crédits
Paola Cortellesi / Valerio Mastandrea / Romana Maggiora Vergano
En partenariat avec le Collectif La Voix des femmes
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