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centre culturel de mouscron
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25/26 – La Traversée

ME 19 NOV 15:00

ccm - Auditorium André Demeyère

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Scolaires

19.11 - 09:30

 - Auditorium André Demeyère

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Infos / tarifs

5 €

01:24

Festival du Film intergénérationnel

Festival du Film intergénérationnel

Festival du Film intergénérationnel

Cinéma

projection

+ 11 ans

La Traversée

Film d’animation

de Florence Miailhe

Un village pillé, une famille en fuite et deux enfants perdus sur les routes de l’exil…
L’histoire suit Kyona, 13 ans et Adriel, 12 ans, qui sont séparés de leurs parents après le pillage de leur village. Ils traversent une région en guerre, tentant d’échapper à ceux qui les traquent, pour rejoindre un pays plus clément. Au cours d’un voyage initiatique qui les mènera de l’enfance à l’adolescence, ils traverseront de multiples épreuves, à la fois fantastiques et bien réelles, symbolisant la lutte des migrants, pour atteindre leur destination. Avec La Traversée, Florence Miailhe livre une fable magnifique et atemporelle et un chef-d’œuvre d’animation.

 

En collaboration avec l’asbl AG’Y SONT et l’asbl Entr’âges.

 

 

Rencontre avec Marie Desplechin, scénariste du film, à l’issue de la projection.

 

 

Quelques mots sur la technique utilisée :

La réalisatrice du film, Florence Miailhe, raconte « la traversée » de ses deux personnages en utilisant une technique très personnelle : la peinture animée. Cette esthétique particulière et l’émotion qui s’en dégage servent le fond et la forme du film, et notamment sa structure : un conte divisé en chapitres. Chacun de ces chapitres se déroule durant une saison de l’année et explore une situation d’exil contemporain, qui font toutefois écho à des situations atemporelles. Ce sont d’ailleurs les grands-parents de Florence Miailhe, eux-mêmes victimes de pogroms en Ukraine en 1905, qui lui ont donné envie de se lancer dans l’aventure de La Traversée.

Grâce à la peinture animée, la réalisatrice donne à voir les images mentales des personnages. Quand Kyona cauchemarde, c’est tout son visage qui se transforme et donne accès à son inconscient. Plus tard, elle a une hallucination : le couple qui lui fait face, qu’elle abhorre, se métamorphose sous ses yeux de façon horrifique. Nul recours à des effets spéciaux numériques, ici. Tout est organique et réalisé par des mains humaines. La peinture animée permet également de donner l’illusion que les personnages se rapprochent de la caméra jusqu’à s’y fondre – autrement dit jusqu’à envahir l’écran. Le spectateur est ainsi happé par l’image, recevant en pleine figure les émotions des personnages et les ressentant par procuration. Quand les parents d’Adriel et Kyona doivent se résoudre à les abandonner, l’écran devient entièrement rouge, métaphore d’une déchirure insupportable.

Les chapitres du film correspondent non seulement à une situation de migration, mais aussi à une saison de l’année, chacune étant caractérisée par une couleur dominante. Chacune se place également sous l’influence d’œuvres picturales de grands maîtres du XIXe et du XXe siècle : Bonnard chez les della Chiusa, Picasso et Chagall au cirque, Cézanne aux alentours du camp de rétention, Van Gogh et Klimt dans la forêt ensorcelée…

Crédits

2021

Emilie Lan Dürr / Florence Miailhe / Maxime Gémin

Réalisation : Florence Miailhe

Scénario : Florence Miailhe et Marie Desplechin

Musique : Philipp Kümpel et Andreas Moisa

Montage : Julie Dupré et Nassim Gordji Tehrani

 

Production : Dora Benousilio, Luc Camilli, Martin Vandas et Ralf Kukula

Sociétés de production : Les Films de l’Arlequin, Balance Film Gmbh, Maurfilm S.R.O. et XBO Films

Société de distribution : Gebeka Films

 25/26 – La Traversée

Pourquoi venir voir ce film ? 

 

 

Ce qui m’a touché dans le film La Traversée c’est qu’il met en lumière le parcours d’enfants contraints de quitter leur pays, porteurs d’une mémoire familiale et d’un héritage culturel qu’ils doivent préserver en terre inconnue. Grandir en exil, c’est apprendre à se reconstruire entre transmission et rupture : transmission de la langue, des récits, des gestes, mais aussi rupture face à l’arrachement et à l’incertitude. À Mouscron, le plus grand centre FEDASIL de Belgique accueille constamment des familles ou des mineurs qui vivent ces réalités : la cohabitation de plusieurs générations en contexte migratoire, les recompositions identitaires, et la nécessité de trouver des espaces de rencontre et de reconnaissance. La Traversée fait ainsi écho à ces trajectoires, offrant un support pour penser la façon dont on grandit et on vieillit en exil et comment cette réalité se transmet et s’invente collectivement, ici et maintenant.

 

Florence Cartelet – directrice du CCM