Viens, on s’aime / sème
Une saison à cultiver ensemble
Il y aura des spectacles qui font battre les cœurs —
pour les tout-petits, les ados, les grands et les très grands.
Du cirque, du théâtre, de la musique qui circule entre les genres, entre les gens.
Des films, des expositions, des apéros ciné qui regardent le monde droit dans les yeux.
Des artistes qui prennent soin. De leur geste. De vous. De ce qu’il reste à dire.
Des objets qui s’animent, des histoires qui bousculent, ravivent ou bercent.
Certaines propositions feront date.
Des noms qu’on reconnaît, des voix qui portent.
Mais ce n’est pas une saison pour parader.
C’est une saison pour relier. Pour tendre. Pour tenir.
Et comme toujours, un accueil :
le nôtre, le vôtre, celui qu’on réinvente à chaque fois.
Parce que s’aimer et semer, c’est aussi cela :
faire place à l’autre, à l’inattendu, à l’émotion, à l’écoute, à l’humanité.
Dans un monde qui vacille, où l’on se replie plus facilement qu’on ne s’ouvre,
on a besoin de lieux où l’on peut encore se poser.
Où l’on peut dire « je ne sais pas » sans honte,
écouter sans juger, partager un moment, même furtif,
qui nous rappelle qu’on est vivants — ensemble.
C’est cela qu’on vous invite à vivre.
Pas des événements. Des instants.
Pas des produits culturels. Des expériences communes.
On ne fabrique pas de réponses toutes faites.
On propose des questions. Des regards.
Des émotions à partager.
Parfois drôles, parfois dérangeantes, jamais indifférentes.
Et parfois, des « pourquoi », des « comment », qui germent dans les esprits.
Ce qu’on cherche, ce sont des formes qui remuent,
qui touchent, qui réveillent doucement.
Des voix qui osent sans hausser le ton.
Des récits qui questionnent. Des corps qui racontent autrement.
Et, au milieu, de l’inattendu. Du trouble, peut-être. De la joie, aussi.
On sait que tout cela est fragile.
Que les artistes, comme les lieux qui les accueillent,
tiennent souvent à peu de chose.
Mais c’est dans cette fragilité que réside la force de cette saison.
S’aimer un peu, même maladroitement.
Semer, sans toujours savoir ce qui poussera.
C’est cela, surtout, que nous voulons partager.
Alors viens.
Pas pour consommer. Pas pour cocher une case.
Viens pour être là.
Pour faire partie d’un lieu où l’on continue, malgré les tumultes,
à croire qu’une autre manière d’être ensemble est possible.
Moins rapide, moins rentable, mais plus juste.
Chaque artiste, chaque équipe invitée a été choisie avec attention.
Pas pour remplir des cases.
Parce qu’on croit en leur capacité à dire quelque chose de ce monde,
sans surplomb, ni arrogance.
Alors viens, on s’aime / sème.
Sans obligation. Juste pour voir.
Pour écouter.
Pour faire partie de ces moments de partage, suspendus, fragiles,
mais plus que jamais nécessaires.
Florence Cartelet-Avon, Directrice